COMMUNIQUE DE PRESSE
Paris - 30/01/08
Grève de la faim d'une mère pour sauver son fils Autiste
Face à l'ignorance et l'irresponsabilité du système sanitaire, quel autre choix pour cette mère que son sacrifice pour sauver les chances de son enfant ?Aujourd'hui, j'ai rencontré Gabin. Ce jeune garçon de 13 ans, éveillé, attentif, m'a parlé de sa passion pour les serpents. Il m'a aussi parlé de son ancienne école, qu'il n'aimait pas car il était rejeté par ses camarades. Il m'a parlé de son collège et des enfants du centre aéré voisin qui lui jettent des «boules », il m'a parlé de son hôpital psychiatrique de jour, dans lequel il fait du théâtre, de la cuisine. et dans lequel il a souvent été face à l'incapacité du personnel.
Gabin est Autiste Asperger. Est-ce son médecin référent qui le dit ? Non, c'est sa Maman, qui depuis des années, a su mettre seule un nom sur les troubles de son enfant. Depuis 8 ans que Gabin est dans cet hôpital de jour, jamais un diagnostic clair et fiable n'a été posé. S'il n'a pas de diagnostic, s'il n'est pas malade, alors que fait-il dans un hôpital ?Gabin me dit qu'il aimerait assister aux cours de biologie au collège, auquel il se rend 1 journée et 2 matinées par semaine, mais faute d'AVS, faute de personnel formé à l'Autisme, faute de moyens et d'aides de l'Etat, ce n'est pas envisageable.
Monique, sa Maman, une femme dans le désarroi mais courageuse comme toutes les mères d'enfant Autiste, est déterminée à ne pas le laisser en hôpital de jour qui sert plus de garderie, que de lieu de prise en charge efficace. Sa Maman est tellement déterminée que pour donner ses chances à son fils, elle a entamé une grève de la faim depuis maintenant 10 jours.
Dans quel but ? Pour dénoncer la situation, pour dénoncer le gâchis dont a été victime son fils, pour dénoncer l'hôpital de jour qui veut le médicamenter avec des neuroleptiques et des psychotropes (l'actualité montre bien les dégâts de ces médicaments sur une personne adulte alors pour un enfant de 13 ans.), pour dénoncer son manque d'aide face aux violences occasionnelles de son fils (envers lui-même et commençant envers les autres), pour dénoncer aussi l'isolement dans lequel elle se trouve.et parfois la traque dont elle est victime.
Une grève de la faim ne laisse pas indifférent. Madame Bellanger a ainsi reçu l'appel de l'adjointe au Maire de sa commune, en grande banlieue parisienne. Du soutien de la part de la municipalité ? Non, une mise en garde sur les risques d'un tel comportement et une menace sous-entendue de lui retirer son enfant. Quand est-il à la veille de son onzième jour de grève de la faim ? Madame Bellanger ne veut pas avoir fait ça pour rien. Cet appel de détresse face au délaissement de son fils, face au gâchis qu'il a vécu et continue à vivre ne doit pas rester sans réponse. Combien d'autres mamans d'enfant autiste devront passer par de telles mesures pour faire valoir le droit de leur enfant ? Combien d'autres familles, culpabilisées et détruites par le système devront priver leur enfant d'une vie digne faute de moyens ?
Aujourd'hui, nous pouvons agir pour cet enfant, mais le système français verrouillé nous empêche de mettre en place une prise en charge adaptée. Connaissant parfaitement l'Autisme et son hétérogénéité, je suis scandalisé de voir les capacités de Gabin mises en péril par l'incapacité de son environnement. Gabin a 13 ans, Gabin a d'énormes possibilités et aujourd'hui nous pouvons et nous devons agir, pour que cette maman puisse avoir une raison valable d'arrêter sa grève de la
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