23 août, 2007
Où va l’argent de l’Algérie ?
L'Algérie investit 43 milliards de dollars aux Etats-Unis
L’Algérie investit 43 milliards de dollars aux Etats-Unis, essentiellement en emprunts obligataires de l’Etat américain, selon des chiffres publiés par Peterson Institute for International Economis, mais Le gouvernement − conseillé sur les questions d’investissements par le cabinet d’avocats international Baker&Mac Kenzie que dirigeait l’actuel ministre français de l’économie Christine Lagarde − entretient une totale opacité sur ces avoirs colossaux et ne rend compte à aucune institution nationale, pas même l’Assemblée nationale croupion, de sa stratégie en la matière. Cette gestion occulte des nos finances ne semblent choquer aucune institution tant il est vrai que la gestion démocratique et transparente de nos ressources est une notion étrangères aux mœurs des nos gouvernants.
Ces avoirs, détenus via un fonds d’investissement créé par le gouvernement en 2000, placent l’Algérie en huitième position des investisseurs gouvernementaux étrangers aux Etats-Unis, derrière les Emirats Arabes Unis (entre 500 et 875 milliards de dollars), Singapour (de 200 à 430 milliards), la Norvège (380 milliards), le Koweït (174 milliards), la Russie (122 milliards), la Chine (66 milliards) et le Qatar (50 milliards). La majorité de ces pays, à l’image de l’Algérie, tirent leurs recettes des exportations pétrolières. Pourtant cette conjoncture de prospérité financière ne profite pas aux algériens. Pire ! C’est même dans ce contexte d’opulence que le pouvoir, assis sur des réserves de changes estimées à plus de 80 milliards de dollars – celles-ci devraient même dépasser les 100 milliards d’ici à la fin de l’année 2007- réussit l’exploit d’appauvrir et de paupériser un grands pans de la société algérienne. La misère qui touche désormais une grande partie de la population est d’autant plus insupportable pour ceux qui la subissent qu’elle cohabite avec l’étalage outrancier de richesses, des dépenses de prestige, inconsidérées et inutiles, la dilapidation et le bradage éhonté des ressources et du patrimoine du pays.
En absence de contre-pouvoir qui peut demander des comptes au pouvoir algérien, qui peut stopper ses dérives ?
Le Matin