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 Violence envers les femmes : l'Algérie brise le silence

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maman

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Violence envers les femmes : l'Algérie brise le silence Empty
MessageSujet: Violence envers les femmes : l'Algérie brise le silence   Violence envers les femmes : l'Algérie brise le silence Icon_minitimeVen 4 Jan - 17:16

28/12/2007
La violence envers les femmes est toujours aussi répandue en Algérie. Mais un nombre croissant de femmes commence à parler et à rejoindre des réseaux de soutiens toujours en augmentation. Lever le voile sur ce sujet tabou est la première étape nécessaire pour identifier et réduire ce phénomène criminel. Magharebia a examiné l'histoire de ces victimes - et de leurs attaquants

Le visage enflé, des yeux rouges, dans une chemise de nuit déchirée par endroits, Fatima tente d’esquiver nos regards. Frappée par son frère cadet la veille, elle est l’une des 10 locataires du petit hôpital de Rouiba à la périphérie d’Alger.

Dans une autre salle, loin des regards une autre femme âgée d’à peine 30 ans fait un signe à travers la vitre pour nous saluer avec un sourie qu’elle a eu du mal à dessiner. Il y a de cela deux semaines depuis que Karima a été violée. Mais dans le petit hôpital on ne prononce jamais le mot… on dit qu’elle est malade pour éviter le scandale.

Ces deux femmes ; l’une battue l’autre violée et le secret et la honte qui entourent leurs souffrances résument le phénomène de la violence contre les femmes en Algérie.

Après son viol par son beau frère, les deux familles ont gardé le secret. Les conséquences émotionnelles ont été écrasantes et Karima a tenté de se suicider.

" Je l’ai évacuée, loin des gens, à cet hôpital pour lui éviter une autre souffrance ; l'asile psychiatrique ", nous confie Linda, assistante sociale et cousine lointaine de la victime. Et nous apprend quil y a des dizaines de femmes comme elle, qui quitteront l’hôpital dans quelques jours pour affronter presque pour toujours une autre douleur plus abjecte. La douleur morale.

Karima n'est pas seule.

En 2006, ce sont plus de 8000 femmes qui ont affirmé être victimes de violence, un chiffre qui s'élevait à 5000 en 2004 et à 7400 en 2005. Peut-être s'agit-il d'une augmentation des violences, ou d'une hausse du nombre de femmes qui les rapportent. Peut-être aussi les deux. Les femmes parlent de plus en plus mais l'omerta reste forte dans la plupart des cas.

En Algérie, particulièrement dans les campagnes les femmes battues, violées ou victimes de différents sévices ont une horrible peur du scandale. Elles ne déposent pas plainte, elles ne parlent mêmes pas. " Il y a des cas où on peut aisément doubler les chiffres annoncés ", nous dit Mme Belala, Présidente de SOS Femmes en Détresse, une ONG à but humanitaire qui lutte pour les droits des femmes, leur offre une assistance juridique et un refuge.

" Cette violence n’épargne aucune couche sociale et touche presque toutes les régions du pays ", nous confie Mme Belala. Selon les chiffres de l'hôpital Mustapha d'Alger, on peut estimer à quelque 9000 le nombre de femmes battues qui se rendent chaque année à l'hôpital pour faire soigner leurs blessures. La moitié des victimes sont des femmes au foyer, et un quart sont des salariées moyennes. Plus de 50% de ces femmes ont entre 35 et 45 ans. Les trois quart des agressions se produisent au domicile de la victime et tandis que la majorité des cas et, il s'agit d'un tabassage à coups de poing et de pieds. La moitié des lésions constatées sont des ecchymoses, mais il y a également des hématomes, des fractures et des brûlures. 11% nécessitent des sutures.

Pour répondre à la crise, un secteur déterminé de la société algérienne a lancé une campagne de promotion des droits de la femme, pour faire reconnaître les femmes comme victimes de violence et faire durcir les sanctions à l'encontre des agresseurs. Un certain nombre d'associations et d'institutions se sont regroupées au sein d'une coordination nationale, qui travaille à protéger les femmes victimes de violence.

Au centre des femmes en détresse El-Yasmine de Bou Ismaïl, à une vingtaine de km d’Alger, pour aider ses pensionnaires, le centre travail très dure a convaincre ces femmes que contrairement a ce que la société laisse entendre.

Début décembre, le centre a organisé une projection du film "La violence contre les femmes" du réalisateur Sid-Ali Mazif. Cette production débute par des images troublantes d'hématomes, plaies, fractures et ecchymoses, accompagnés de voix féminines tremblantes et souffrantes racontant l’origine de ces blessures. Le film-documentaire montre les multiples souffrances infligées par des hommes algériens.

A travers l’histoire de Hassina, Kheira et Assia, les victimes découvrent que des femmes, de différentes régions du pays et de catégories sociales distinctes, partagent le même sort, livrées aux mains de leurs maris, frères ou fils.

" Il est très difficile de faire parler certaines femmes " dit le réalisateur en expliquant les conditions de son travail. Le réalisateur précise que ce film représente une mise en exergue d'une partie de la réalité vécue par la société algérienne et qu'il permet de tenter de comprendre pourquoi certains hommes sont violents contre les femmes.

Selon plusieurs médecins consultés, très souvent, l'époux frappe sa femme sans motif précis. Une psychiatre a accepté de tenter d'apporter néanmoins une réponse.

"On a pris l'habitude de prendre les choses par l'autre bout - celui de la victime, et non celui de l'agresseur," constate la psychologue Mme Farida Benzine, qui travaille sur les hommes violents en Algérie. "La violence conjugale reste une histoire privée, alors qu'il y aurait devoir à faire scandale."

" On ne demande pas à un homme pourquoi il frappe sa femme , dit Salim, qui préfère ne pas livrer son vrai nom. C'est d'ailleurs l’unique réplique d’un quadragénaire qui est en attente de son procès dans un tribunal d’Alger. L’homme n’a pas accepté de répondre à la question : "pourquoi la battez-vous ?". Le même refus a été exprimé par d’autres mis en cause dans des agressions contre leurs femmes, sœurs et parfois même leurs mères.

Benzine dit que si les femmes battues sont un phénomène très observé, on entend rarement les hommes violents, très réticents à se livrer.

. "Un homme ne dit jamais d'emblée qu'il est violent, commente la psychologue.

Parlant de Salim, le mari d’une femme qui a miraculeusement échappé à la mort à la suite d’une agression d’une rare violence, Benzine déclare que son cas ne lui paraît guère différent de celui d'autres hommes, qui battent leurs femmes.

Au début il a nié les faits en prétextant une folie passagère de sa femme qui s'est "cognée toute seule". Salim qui a accepté d’entamer " un travail sur lui-même" a finit par admettre qu'il "la tape", mais "très peu"."

La psychiatre affirme que ce travail sur soi même a duré deux ans. "À la suite de plusieurs entretiens avec moi, il a démarré des séances de psychiatrie. Au début, il se sentait contraint et forcé. Et puis, il s'y est mis".

A la demande de sa belle famille et surtout de sa femme, le couple divorce et, quelque temps plus tard, Salim est condamné par la justice à une peine de prison avec sursis. "Pour lui qui est montagnard c’est une fatalité ou le maktoub."

Dépressif et abattu il n'arrête pas, pour autant, sa psychothérapie.

Salim a toujours vécu dans un milieu très dur, où la violence était le seul mode de communication. Il a été plusieurs fois témoin impuissant des scènes de violence horribles quand sa mère gémissait sous les coups de son père. Enfant, il a cru que c’est ordinaire que son " papa corrige sa mère ".

Interrogé par la psychiatre, il n’a pas trouvé de réponse à la question sur le pourquoi de la violence envers son épouse. A la fin de chacune de ces disputes, il regrette et il a du remords. Au fond, il sait que rien ne lui permet d’agresser sa femme, explique Benzine. Au sixième mois d’entretiens avec la psychiatre il a décidé " de revoir de fond en comble son fonctionnement et ses représentations ". Il a changé.

Qu'il s'agisse de pervers ou de psychotiques, de tyrans réguliers ou exceptionnels, les hommes violents, dans leur immense majorité, sont "dans une dépendance extrême vis-à-vis de leur compagne", remarque la psychologue.

Un fait rarissime, Salim a décidé de redemander sa femme en mariage. Il attend la réponse depuis 3 mois
(il pourras toujours attendre lol)

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