Les vins du Maghreb :
De Tunis à Rabat, une route des vins ensoleilléeAvec un soleil omniprésent et des terroirs diversifiés, le Maghreb réunit toutes les conditions nécessaires à la production de bons vins. Grâce au développement des exportations, les vignobles tunisiens, algériens et marocains en proposent aujourd'hui une large palette. Les cépages Cinsault, Mouvèdre ou Pinot Noir rappellent la présence française en Afrique du Nord. A côté de cela, le développement de cépages locaux favorise la création d'assemblages uniques, propres à chaque pays. De quoi apporter un peu de chaleur à notre palais…
Chaque pays du Maghreb possède ses propres régions viticoles dont certaines ont droit à une Appellation d’Origine Garantie (AOG).
En Algérie, les zones viticoles de qualité se trouvent autour d’Alger et d’Oran. Parmi les plus célèbres, citons les coteaux de Mascara qui produisent les meilleurs vins du pays et notamment le fameux Sidi-Brahim.
Au Maroc, la principale région de production se situe dans les environs de Meknès et Fès. On y trouve les appellations Guerrouane et Beni Sadden. Dans la région de Gharb, on produit le Gris de Boulaouane, un rosé populaire et léger.
Enfin, en Tunisie, les vignobles de Bizerte, dans le Nord, tout comme ceux de Hammam-Lif, près de Tunis, produisent des excellents muscats.
Depuis la plus haute Antiquité, le raisin est consommé dans tout le Maghreb. Il s’agissait essentiellement de vignes sauvages dont les petites grappes, aux grains compacts et au goût âpre, étaient dégustées fraîches ou séchées au soleil. Les Romains ont apporté les premières techniques viticoles comme le montrent les nombreuses mosaïques d’époque représentant, notamment, des scènes de vendanges. Par la suite, l’extension de la religion musulmane a mis de côté la culture de la vigne. Il faut attendre le 19ème siècle, période de la colonisation, pour voir la France développer à nouveau la production de vins.
Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie gardent, aujourd’hui encore, les signes de cette présence. En effet, dans chacun de ces pays, la France a créé un important vignoble. Après l’indépendance, la plupart des meilleurs producteurs sont alors partis s’installer en Corse ou dans le midi et ont laissé en héritage à la population locale des cépages, des goûts et une législation viticole française.
De nos jours, il ne reste plus grand chose de tout cela. La religion musulmane conduisant à se désintéresser du vin, la demande intérieure s’est vue limitée. Chaque pays a donc arraché ses vignes. Ainsi, la superficie des vignobles et le rendement ont été divisés par deux. Néanmoins, le développement des exportations et certaines initiatives récentes, en partenariat avec des entreprises françaises, ont permis de redonner vie aux vignobles.
Il faut noter que ces derniers longent presque tous les côtes. Cependant, les meilleurs vins viennent généralement des collines situées dans l’arrière-pays.
Symboles de l’époque coloniale, les cépages rouges les plus répandus sont le Carignan, le Cinsault et le Mouvèdre. En outre, on trouve également du Grenache et du Pinot Noir. Néanmoins, il existe aussi des variétés régionales comme le Farhana, le Hasseroum ou le Zerkhoun dont les différents assemblages permettent de créer des vins uniques.
Les rouges sont généralement robustes et typés. Ils accompagnent très bien les plats maghrébins et peuvent remplacer, lors d’un repas de fête, un vin du sud de la France.
D’après les connaisseurs, les meilleurs proviennent du Maroc dont les installations sont les plus modernes d’Afrique du nord. Une petite partie de la production marocaine se traduit en rosé, un vin très pâle appelée parfois '' vin gris ''.
En Algérie, les rouges issus des montagnes sont très bons. En effet, le climat frais et raisonnablement sec de ces régions est favorable au vignoble.
Les vins blancs sont fabriqués à base de Clairette et d’Ugni blanc. Si les muscats de Tunisie sont considérés comme les plus fameux, les blancs sont, dans l’ensemble, peu réussis.
Les vins d’Afrique du nord conservent, en général, un certain attrait chez les Français, même s’ils restent assez méconnus du grand public. Les vins algériens, marocains ou tunisiens méritent pourtant d’être dégustés et apportent, le temps d’un repas, un peu de soleil à votre table…
Sébastien Mieusset- Cuisine.tv