Origines et histoire du café...C'est à la frontière de l'Orient que nous retrouvons les premières traces du café, dans une région située entre la corne de l'Afrique, l'Ethiopie, et l'Arabie Heureuse, le Yémen
Connu depuis l'Antiquité, le café est le fruit d'un arbuste, le caféier. L'Ethiopie est considérée comme son berceau. Il pousse dans les régions tropicales et subtropicales, dans une zone comprise entre les tropiques du Cancer et du Capricorne. Cet arbuste produit des petites fleurs au parfum subtil de jasmin et des fruits appelés « cerises ». Celle-ci protégées par la pulpe et la parche, renferment deux fèves de café. Quatre mille fèves sont nécessaires pour produire une livre de café torréfié. Il s'agit donc, d'un aliment délicat et exigeant en termes de préparation.
L'origine du café, entre légendes et traditions religieuses.
Les histoires relatives au café sont nombreuses ; en voici 2 des plus connues
- Celle du berger Kaldi, relatée dans un des contes des Mille et Une Nuits, reste certainement la plus fameuse. Alors qu'il faisait paître ses chèvres dans les montagnes d'Arabie, Kaldi découvre des arbustes couverts de petits fruits rouges. Ayant remarqué l'excitation qui s'emparait de ses bêtes après avoir brouté sur les collines, le berger choisit d'en parler aux « moines » soufis (ascètes musulmans) présents dans la région. Ces derniers décidèrent d'aller cueillir ces fruits, les firent sécher et préparèrent une infusion qu' »ils burent avec délice. Bientôt, ils furent gagnés par une agitation fébrile qu'ils assimilèrent à une révélation divine.Ils se mirent alors à danser et restèrent éveillés très tard dans la nuit. Le lendemain, le prieur servit une tasse de cette boisson magique à tous les moines.
Jamais prières ne furent mieux dites. Les moines prirent l'habitude de boire la divine boisson et purent résister au sommeil lors des longues prières du soir. Ils l'appelèrent "kawa" en souvenir d'un grand roi persan Kavuskai.
- Au VIIème siècle de notre ère, en Arabie, le Prophète Mahomet annonce la nouvelle religion révélée, l'Islam. La tradition rapporte qu'un jour, alors qu'il est souffrant, l'Ange Gabriel envoyé par Allah, lui offrit une boisson noire pour le réconforter. Après avoir bu le breuvage, Mahomet recouvra la santé et sa force de jeune homme. Il appela ce breuvage « qah'wa' »qui signifie aujourd'hui « café » en arabe.
De l'Orient à l'Occident, le café connaît une formidable ascension.
C'est au XVIème siècle que les Européens découvrent le breuvage grâce aux Ottomans. Ces derniers, depuis leur expédition en Egypte en 1517, en ont fait un mets délicat apprécié de la « Sublime Porte », Istanbul, capitale de l'Empire Ottoman. Son succès est immédiat.
Dès 1615, le café se diffuse sur l'ensemble du continent, soit cinq ans après le thé et de nombreuses années après le cacao, introduit par les Espagnols en 1528.
Cest indubitablement dans la ville de Venise, prospère grâce, notamment, à son commerce avec l'Orient, que sa consommation est la plus répandue. Il en est de même dans la Cour du « Roi Soleil », où « l'eau noire », don de l'ambassadeur ottoman Soliman Aga, fait son entrée officielle en 1669.
Son succès est tel que certains religieux italiens ont demandé son excommunication, pensant qu'il ne pouvait être que le fleuve du diable. Le pape Clément VIII (1592-1605) a même proposé de le faire baptiser afin d'en faire un vrai breuvage chrétien !
De la légende à l'histoire, le café n'en demeure pas moins une préparation reconnue et appréciée. Après le thé, puis le cacao, le café acquiert, à son tour, ses lettres de noblesse.
Les Maisons de caféC'est à la Mecque que l'on voit apparaître les premiers débits de café, ou « Maisons de café », où consommer « l'eau noire » est source d'ouverture vers l'Autre avec ses échanges, ses rencontres er ses partie de jeux d'échecs. Dès le XVIIème siècle, des Maisons de café » font leur apparition dans la plupart des villes européennes.
« Le café est très en usage à Paris : il y a un grand nombre de maisons publiques où on le distribue. Dans quelques unes de ces maisons, on dit des nouvelles ; dans d'autres, on joue aux échecs. Il y en a une où l'on apprête le café de telle manière qu'il donne de l'esprit à ceux qui en prennent : au moins, de tous ceux qui en sortent, il n'y a personne qui ne croie qu'il en a quatre fois plus que lorsqu'il y est entré. »
Montesquieu (1689-1755), Lettres persanes.