Nouveau scandale de trafic de reins en IndeBanlieue sud de New Delhi, le 23 janvier dernier. La police découvre une maison de l’horreur. Un hôpital où, depuis 15 ans, des chirurgiens prélèvent illégalement des organes avant de les revendre. La nouvelle, macabre, fait aujourd’hui la une de tous les journaux locaux.
Et pour cause. Quand la police et la presse indiennes arrivent sur les lieux, ils découvrent des malades qui se réveillent tout juste de leur opération.
Ils sont tous choqués. "Je cherchais du travail et un employeur m’a proposé d'être peintre pour trois euros par jour, nourri, logé. Il m’a emmené dans la jungle. Il avait un pistolet. Puis il m a endormi. Je viens de me réveiller…. Je viens juste d’apprendre qu’ils m’ont enlevé un rein."
Selon Mohinder Lal, commissaire de la banlieue de New Delhi, "les trois victimes retrouvées dans une maison privée de Gurgaon, centre des entreprises de haute technologie, près de New Delhi, sont des ouvriers qui appartiennent aux plus basses castes de la société indienne. Ils sont tous musulmans."
Un trafic à dimension internationaleLes policiers estiment que 500 personnes auraient été ainsi opérées à leur insu. Un trafic à dimension internationale. "Nous sommes dans la maison 4374 d’un quartier résidentiel. Ici, quatre chirurgiens opéraient tous les jours. Ce sont des trafiquants d’organes. Des spécialistes de la transplantation illégale de rein. Ils revendaient chaque rein jusqu’à 30 000 euros". Les "donneurs" étaient contraints, sous la menace d'une arme, d'accepter la vente d'un rein qui leur était payé 50 000 roupies (1 250 dollars). Un bénéfice colossal.
Les receveurs en attente de rein étaient logés dans une maison tout près de l’hôpital.
"Ici, nous avons trouvé des documents qui concernent les clients de ce trafic. Nous avons la preuve que certain clients sont Grecs et que c'est bien un trafic international." Cinq étrangers au moins - deux Américains et trois Grecs - ont été découverts dans la luxueuse résidence exploitée par le chef présumé du réseau, surnommé "Dr Horror" par le Mail Today, qui, averti à temps, a apparemment fui le pays.
Pour se faire greffer un rein à un moindre prix, les clients venaient aussi du Proche-Orient, de Yougoslavie, et des Etats-Unis. Participaient-ils consciemment au trafic ? Les médecins leurs disaient-ils la vérité sur l’origine des organes ? Les enquêteurs sont à la recherche des receveurs pour le savoir.
France24
Voir le reportage...http://www.france24.com/france24Public/fr/nouvelles/monde/20080128-inde-new-delhi-trafic-organes-pauvres-organes-reins.html