Tendances culinaires à Ouargla
La viande de chameau, reine du steak haché
Dès lors que l’on s’inscrit hors du rayon viande congelée, on est pro hachis de hachi (chamelon). Pour tous les mets traditionnels nécessitant de la viande hachée, les gens se sont reconvertis au chameau.
Son prix, son goût, sa fraîcheur, ses qualités nutritionnelles et thérapeutiques de viande light pure protéines font que la viande cameline investit les mœurs des plus récalcitrants et des non-connaisseurs de cette chair que l’on découvre dans le sud du pays. D’emblée, elle ne se prête pas aux recettes ramadhanesques tels que le bourek et la dolma, disaient les ménagères. Même la tradition culinaire locale voulait qu’on n’utilise cette viande que dans les mets relevés et nécessitant une longue cuisson, notamment la préparation des différentes sauces de couscous rouge ou verte. Hacher le hachi, on ne connaissait pas avant sauf peut-être pour les accouchées, les anémiques et les personnes âgées pour leur garantir un apport protéique salutaire.
En vérité, cette viande contient très peu de graisse, mais dès lors que l’on y ajoute un peu de gras ou d’huile, elle se décline à tous les mets et l’on ne peut que céder à son goût subtil parfumé d’herbes aromatiques du Sahara.
Consommée exclusivement par les autochtones, cette viande valait entre 200 et 300 DA le kg quand l’agneau en coûtait 600. Quand survint la hausse des prix des autres types de viandes prisées par la population cosmopolite de Ouargla, les choses ont changé et les mœurs aussi. On s’en rappelle bien. L’agneau et le veau ont grimpé respectivement à 1200 DA et 1000 DA pendant longtemps avant de rechuter aux prix actuels, à savoir 600 DA et 750 DA. C’est à ce moment-là que l’opération dite de revalorisation du prix de la viande de chameau a été entamée. D’abord, à 350 DA, puis à 450 DA, la recrudescence de la demande par la population a fini par hausser les prix à leur niveau actuel. Ainsi, le haché de chameau est cédé à 660 DA ou 600 DA, selon les boucheries.
Aujourd’hui, ce n’est plus une question de prix uniquement, mais d’habitude et de saveur, car contrairement aux attentes du citoyen, les prix des différentes viandes blanches et rouges n’ont pas connu la hausse habituelle en ce début de Ramadhan. Bien au contraire, une stabilité des tarifs est observée dans la plupart des boucheries de la ville, ce qui a étonné plus d’un, surtout que la quantité de viandes mises en vente le premier jour s’est avérée en deçà de la demande. Le kilo d’agneau est cédé à 600 DA. Le mouton ou la brebis entre 450 et 500 DA, le veau en morceaux à 750 DA et à 900 DA haché, le chameau haché à 550 DA et 400 DA avec os. Les viandes blanches ont également maintenu la hausse enregistrée deux mois plus tôt, puisque le kilo de poulet est à 240 DA et celui de la dinde à 320 DA. Les abats sont de loin les moins abordables avec 1000 à 1200 DA le kilo de foie ou de cœur d’agneau ou de veau.
Houria Alioua
El watan