Le mont Athos... "la Sainte Montagne"Sur une presqu'île de 45 km de long, en Chalcidique, au nord de la Grèce, se dresse le mont Athos. Là, depuis plus de 1 000 ans, des centaines de moines retirés du monde mènent une vie austère, rythmée par le son de la simandre, une large plaque de bois que l'on frappe d'un maillet pour appeler aux offices. Seuls y vivent des hommes : depuis sa fondation, au Moyen Age, son accès est rigoureusement interdit aux femmes. Vértable Etat, dans l'Etat, la république théocratique d'Athos est administrée par une communauté où siègent les représentants des vingt couvents de la Sainte Montagne. Le plus ancien d'entre eux est le monastère de la Grande Lavra.
La Grande Lavra premier des monastères.La première communauté (en grec, "lavra") est fondée en 963 par saint Athanase de Trébizonde, aidé financièrement par l'empereur byzantin Nicéphore Phokas. Le saint rédige le premier "typikon", qui régit l'organisation de la vie monastique. La Grande Lavra devient le plus grand monastère d'Athos, le coeur de la Sainte Montagne. Il ressemble à un gros bourg fortifié avec ses ruelles et ses places, dominant un petit port naturel. L'église principale est en croix grecque, c'est-à-dire à quatre branches égales tenant dans un plan carré - et le réfectoire abrite des fresques exécutées par des artistes crétois du XVIe siècle.
Des lieux réservés aux hommes.
La Grèce pratique la discrimination sur cette montagne sainte d'où les femmes sont exclues depuis 1045, d’après
la règle de l’abaton**. Il s'agit d'un lieu saint et de pèlerinage, réservé aux hommes exclusivement.
Au cours du Xe siècle et des siècle suivants, la fondation de monastères se multiplie. En 1 045, une chrysobulle (un décret) de l'empereur Constantin Monomaque interdit définitivement l'accès du mont Athos "à toute femme, à toute femelle, à tout enfant, à tout eunuque, à tout visage lisse". Cette interdiction s'étend également à tous les animaux femelles, qui n'ont aucun droit de cité sur ce promontoire rocheux
** Règle de l'abaton : (mot qui signifie en grec : « inaccessible »), édictée en 1045, qui stipule qu’« aucune créature femelle n'y est admise » (il est toutefois sous-entendu que cela ne concerne que les vertébrés, à l'exception notable des poules, dont les œufs frais sont nécessaires à la cuisine et la fabrication des peintures pour les icônes, et des chattes, nécessaires au maintien de la présence de chats chassant les nuisibles). Toutes violation de l’abaton étant passible, selon les lois grecques, d'une peine pouvant aller jusqu'à douze mois d'emprisonnement.
La vie des moines au mont Athos.Sur le mont Athos, les monastères sont aux nombre de vingt, reliés entre eux par des sentiers escarpés. On y distingue trois types de vie monacale. Les cénobites vivent en communauté, au rythme du soleil : le cycle commence, peu après minuit, par la prière, suivie, vers une heure, de l'office nocturne, et prolongée par les matines et la lecture des heures qui s'achèvent à l'aube. Après une maigre collation, chacun se retire pour prendre un peu de repos. L'après-midi est consacré aux vêpres puis au dîner, suivi d'un temps de détente, avant les complies, au coucher du soleil. Enfin, le moine rejoint en silence sa cellule pour lire écrire et prier.
Dans les monastères idiorythmiques, chacun vit "à son propre rythme": les moines organisent leurs activités librement et prennent leurs repas chez eux. Ils ne sont astreints qu'à l'office du soir et doivent simplement respecter les jours de jeûne.
Enfin le troisème type de vie monacale, aujourd'hui le plus rare, est la vie en ermitage. L'ermite a réduit ses besoins au plus strict nécessaire, juste pour se maintenir en vie. Il habite seul dans une cellule parfois inaccessible, retiré du monde pour consacrer tout son temps à la prière.