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| Jean-Pierre Lledo : Un cinéaste engagé | |
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Myriam Admin
Nombre de messages : 4180 Date d'inscription : 13/06/2007
| Sujet: Jean-Pierre Lledo : Un cinéaste engagé Sam 28 Juil - 15:48 | |
| Jean-Pierre Lledo : Un cinéaste engagé
Histoire : Jean-Pierre Lledo, un Algérien d’origine espagnole, est connu pour être un cinéaste soucieux de porter un fort intérêt à l’Histoire, de l’appréhender, de l’explorer, de l’interroger.
Cette préoccupation se cristallise dans ses films, des documentaires qui s’intéressent à la mémoire contemporaine de l’Algérie, mémoire torturée, muette et qui, parfois, s’ignore, se renie. Il y consacre une trilogie cinématographique.
Ainsi, trois films (Un rêve algérien, Algérie, mes fantômes, Ne restent dans l’oued que ses galets) sont consacrés à l’Algérie, à son histoire et à son identité. Ce qui l’intéresse dans cette mémoire, c’est le rapport de l’un à l’autre que le cinéaste - en France comme en Algérie, de ville en ville, et à travers des personnages inattendus - s’emploie à dépister, à recomposer et à montrer.
Il y a toujours dans ses films le rapport de l’Algérie à la France - et inversement - et cela à travers une histoire partagée - mais violente et en continuelle confrontation. Il revient sur l’histoire algéro-française de la période coloniale.
Il soutient que loin et en dehors des tensions politiques, des rivalités sociales ou encore des antagonismes culturels ou religieux, la cohabitation entre les différentes communautés (musulmanes, chrétiennes ou juives) était possible. L’engagement de Henri Alleg, journaliste français à l’époque coloniale à Alger républicain, en faveur de la cause algérienne en est un exemple.
Jean-Pierre Lledo lui consacre un documentaire dans "Un rêve algérien". Ce film montre le retour de Henri Alleg en Algérie quarante ans après l’indépendance du pays. Il y retrouve ses amis algériens.
Son retour se révèle d’emblée une série de réminiscences : tous vivent les retrouvailles et se rappellent ces années de partage.
"Dans Algérie, mes fantômes", Jean-Pierre Lledo approche et raconte ceux qui se trouvent en France, donc ceux qui sont partis, ces ex-pieds-noirs, ceux qui, bien que favorables à l’indépendance de l’Algérie, ont dû quitter leur terre natale, ou bien tout simplement ces Européens qui, portant en eux un morceau de l’Algérie, auraient pu rester si l’histoire s’était écrite autrement, si la cohabitation était pensée en termes d’égalité sociale entre communautés, en dehors des préjugés ethnique ou religieux.
Enfin, dans "Ne restent dans l’oued que ses galets", Jean-Pierre Lledo revient, cette foi-ci, en Algérie, son pays, pour raconter quatre personnages, des Algériens, qui évoquent leur passé colonial. Ils reviennent sur leur enfance, sur les traces de leurs voisins juifs et chrétiens.
L’on peut constater, d’une part, que cette trilogie cinématographique consacrée à l’Algérie évoque l’Autre, l’absent, et, d’autre part, que Jean-Pierre Lledo raconte une Algérie « imaginaire », son Algérie - et celle dont rêvent d’autres comme lui -, c’est-à-dire cette Algérie qui aurait pu être : multiethnique et multiculturelle. Le cinéaste, qui puise dans le refus de l’enfermement identitaire, s’emploie à travers cette trilogie, qui est aussi une interrogation sur l’exil, donc sur la nostalgie, à recoller les fragments éclatés à partir de quoi peut s’élaborer une nouvelle identité. Une identité plurielle.
Et pour finir, Jean-Pierre Lledo nous dira : « Mes documentaires s’inscrivent dans un nouveau type d’écriture documentaire où le spectateur est aussi acteur, réfléchissant en même temps que le réalisateur ce qui se passe à l’écran, le vivant en quelque sorte simultanément... »
Y.I. - infosoir | |
| | | Myriam Admin
Nombre de messages : 4180 Date d'inscription : 13/06/2007
| Sujet: Re: Jean-Pierre Lledo : Un cinéaste engagé Sam 28 Juil - 17:02 | |
| "Ne restent dans l’oued que ses galets" a suscité une polémique en Algérie, les autorités ont tentés de censurer le film... Batata pourrait nous eclairer sur Jean-Pierre Lledo vu qu'il a assisté à l'avant-première du film (veinard Batata ) et qu'il connait le realisateur... - Code:
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Un documentaire de Jean-Pierre Lledo interdit en Algérie Le film évoque l'absence des juifs et des chrétiens
Le 13 juin 2007, à l'office Ryadh El-Feth, à Alger, plus de deux cents personnes ont attendu pour voir en avant-première Ne reste dans l'oued que ses galets, dernier film documentaire de Jean-Pierre Lledo. En vain. Invoquant le "non-respect du contrat", le ministère de la culture a interdit la projection du film, qui a pourtant bénéficié d'une petite subvention publique.
A Constantine et à Oran, où la projection était également prévue, le réalisateur a essuyé le même interdit. Officiellement, c'est le refus du réalisateur de remettre une copie de son film qui motive cet interdit. " Nous demandons à voir ce film dont nous avons payé 50 % des subventions ", a déclaré Mme Khalida Toumi, ministre de la culture. L'interdiction de la projection du film n'est pas une " censure ", mais une " annulation ", a précisé Aït Oumeziane, responsable du département cinéma de la manifestation. Un cinéaste, responsable de la commission de lecture des scénarios, a trouvé le titre du film " équivoque " et a reproché au réalisateur de ne pas avoir donné " les finalités philosophiques et le contenu exact du film ".
Le titre est emprunté à une expression populaire signifiant que seul ce qui est vrai demeure en ce bas monde. C'est une " censure qui ne dit pas son nom " de la part d'un " commissariat politique qui veille sur la morale officielle ", a écrit un journal oranais.
Car c'est bien le contenu du film qui semble en cause. " Rien dans le contrat ne m'oblige à livrer une copie avant la projection publique ", explique Jean-Pierre Lledo, rencontré jeudi 21 juin 2007 lors de la projection dans un cinéclub d'Algérie, mes fantômes, film de 2003. Dans ce documentaire, le cinéaste interrogeait déjà, à partir de témoignages recueillis en France, l'identité et l'histoire algéro-française, chargée de tabous et d'" absences ".
Dans Ne reste dans l'oued que ses galets, les absents sont les juifs et les chrétiens, évoqués à travers le témoignage de quatre personnes. Un thème tabou. Ainsi, des journaux algériens présentent Jean-Pierre Lledo comme un " Français d'origine algérienne " au lieu d'un " Algérien d'origine hispanique et juive ". " Mon film évoque la coexistence entre des communautés qui ne sont plus là ", dit le cinéaste. L'exigence d'une copie a suivi la publication d'un article dans un journal arabophone affirmant que le film " dédouanait " les exactions de l'armée française.
Le Monde du 23.06.2007 - Alger - Correspondance Amir Akef
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| | | batata
Nombre de messages : 689 Date d'inscription : 20/06/2007
| Sujet: Re: Jean-Pierre Lledo : Un cinéaste engagé Lun 30 Juil - 3:21 | |
| J'ai eu l'occasion de voir le film de JP lIedo qui va sortir en octobre en France.
Je vous encourage à aller le voir pour mieux comprendre un pan de l'histoire de l'Algérie.
Bravo l'artiste | |
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