Synopsis
Le dernier printemps de la Guerre d'Algérie. Le printemps d'avant l'été de l'Indépendance.
Ali/Mehdi Charef, 11 ans, et son meilleur copain Nico regardent leurs mondes changer... et font semblant de croire que Nico ne partira jamais. Jamais ?
J'ai vu ce film hier soir et l'ai trouvé totalement original dans sa manière d'aborder le thème de la guerre d'Algérie sur laquelle nous pensions déjà avoir tout vu.
Le choix de peindre le tableau des derniers jours précédants l'indépendance, au travers du regard d'un enfant, le petit Ali aussi beau que talentueux, est réellement une idée d'une grande richesse. La violence, la barbarie et les inqualifiables exactions commises par l'armée française sont omniprésentes, pesantes, insoutenables et nous plongent dans un profond malaise teinté de dégoût, sans que pour autant l'image ne soit réellement de nature crue et hyper-réaliste. C'est le regard de l'enfant qui traduit l'horreur des scènes auxquelles il assiste et l'atmosphère qui en résulte glace d'effroi le spectateur, le réalisateur ayant quant à lui, fait le choix de la pudeur et privilégié l'esthétisme au voyeurisme.
Les paysages sont féeriques et le décor de la ville de Tlemcen nous plonge dans l'univers intimiste des foyers algeriens au coeur desquels on ne parvient pas à se sentir mal, malgré le drame qui se joue au dehors. Cette Algérie est belle et noble et il aurait pu y faire bon vivre si la folie des hommes ne les avaient pas poussés à s'approprier par la force ce monde qui n'était pas le leur. Certains auraient même pu y vivre heureux malgré leurs différences, je crois, si tant est qu'ils aient choisi de le faire avec humilité et non pas un esprit conquérant. Quel gâchis !
D'un point de vue plus critique, je serais tenté de dire que je déplore un côté un peu caricatural à ce film. En 1h30, se déroule à un rythme infernal sous nos yeux, le condensé complet de ce qui s'est passé en réalité sur plusieurs années. Tout y est mais c'est un peu trop, je crois. Le petit Ali a vécu à lui seul en quelques jours seulement, ce que ses compatriotes ont subi sur une période beaucoup plus longue. De plus, le petit groupe de gamins est composé d'un arabe, d'un juif, d'un français et d'un italien, ce qui lui donne un aspect un peu "composé" pour les besoins du film, quoique toutes ces communautés cohabitaient effectivement.
Je retiens du sujet que tous les acteurs de ce sinistre théatre, qu'ils soient arabes, français, fellaghas, pieds-noirs, harkis et appelés du contingent, même si tout les oppose de par leurs intérêts, ont entre eux un point commun qui les unis, celui de s'être fait trahir par l'état français et son gouvernement de l'époque... MX69