A l'ombre des oliviers...
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 Strange Fruit de Billie Hollyday.

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2 participants
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azedine




Masculin Nombre de messages : 1841
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MessageSujet: Strange Fruit de Billie Hollyday.   Strange Fruit de Billie Hollyday. Icon_minitimeMar 18 Sep - 13:10

Ce morceau me touche énormément, je voulais vous le faire connaitre enfin pour ceux qui ne le connaissent pas

http://fr.wikipedia.org/wiki/Strange_Fruit

Strange Fruit

Les arbres du Sud portent un étrange fruit

Strange Fruit (en français : étrange fruit) est une chanson qui a fait le tour du monde.

La chanteuse afro-américaine Billie Holiday l’interpréta pour la première fois en 1939, au Café Society à New York. Ce morceau écrit et composé par Abel Meeropol compte parmi les réquisitoires artistiques les plus vibrants contre les lynchages couramment pratiqués dans le sud des États-Unis ; elle est en outre considérée comme l’une des premières manifestations du mouvement pour les droits civiques dans ce pays. Le terme « Strange Fruit » est d’ailleurs devenu synonyme de lynchage.

Le « Strange Fruit » évoqué dans le morceau est le corps d’un noir pendu à un arbre. La puissance émotionnelle du texte tient à son évocation de la vie rurale traditionnelle dans le sud des États-Unis, qu’il confronte à la dure réalité du lynchage. Ainsi, on peut lire dans la deuxième strophe : « Scène pastorale du vaillant Sud, Les yeux exorbités et la bouche tordue, Parfum du magnolia doux et frais, Puis une soudaine odeur de chair brûlée ».

Southern trees bear strange fruit
Blood on the leaves
Blood at the root
Black body swinging in the Southern breeze
Strange fruit hanging from the poplar trees

Les arbres du Sud portent un étrange fruit,
Du sang sur les feuilles,
Du sang aux racines,
Un corps noir qui se balance dans la brise du Sud,
Etrange fruit suspendu aux peupliers.

Contexte

... for the sun to rot/for the tree to drop/Here is a strange and bitter crop. (Pourri par le soleil, il tombera de l’arbre, étrange et amère récolte)

Après l’abolition de l’esclavage et pendant la phase de reconstruction à l’issue de la Guerre de Sécession, le racisme est encore profondément ancré aux États-Unis d'Amérique. La Cour suprême a accepté la ségrégation raciale selon le principe séparés mais égaux . Or, l’égalité n’est que rarement au rendez-vous. Selon les estimations prudentes du Tuskegee Institute, 3 833 personnes ont été lynchées entre 1889 et 1940 ; 90 % de ces assassinats ont été commis dans les États du sud et 4 victimes sur 5 sont des Noirs. Souvent, comme dans le cas d’Emmett Till, le lynchage n’était même pas motivé par un acte criminel réel ou supposé. Lorsque Billie Holiday interprète pour la première fois cette chanson, trois lynchages ont déjà été perpétrés cette année-là (1939). Un sondage de l’époque révèle que six Blancs sur dix étaient favorables à cette pratique.

La chanson « Strange Fruit » se démarque du répertoire habituel de Billie Holiday. Chanteuse de jazz et de blues déjà célèbre aux États-Unis, elle acquière une notoriété internationale grâce à « Strange Fruit ». L’image publique de Billie Holiday devient indissociable du morceau : la chanteuse, réputée pour sa capacité à séduire et à émouvoir le public, prouve ici qu’elle peut aussi le bouleverser. Certaines personnes de son entourage ont prétendu qu’intellectuellement, elle n’était pas en mesure de comprendre la dimension symbolique du texte. Cela semble invraisemblable, d’une part du fait de son interprétation, de l’autre parce que le lynchage était omniprésent à l’époque et qu’il est improbable qu’une Noire ne comprenne pas de quoi il retournait. Billie Holiday a elle-même souhaité que le titre de son autobiographie reprenne les dernières paroles de la chanson, « Bitter Crop » (en français : amère récolte), ce qu’a refusé la maison d’édition.

L’auteur et compositeur : Abel Meeropol
Article détaillé : Abel Meeropol.

Abel Meeropol était un enseignant juif d’origine russe vivant dans le Bronx et membre du Parti communiste des États-Unis d'Amérique. Après avoir vu des photos du lynchage de Thomas Shipp et d’Abram Smith, il fut tellement choqué qu’il n’en dormit pas pendant quelque temps. Il écrivit alors le poème « Bitter Fruit » qu’il publia sous le pseudonyme de Lewis Allan dans le magazine « New York Teacher » et le journal communiste « New Masses ». Un peu plus tard, il mit le poème en musique. Celle-ci fut interprétée pour la première fois par l’épouse d’Abel Meeropol lors d’une réunion organisée par le syndicat des enseignants de New York. « Strange Fruit » acquit une certaine popularité dans ce petit milieu de la gauche new-yorkaise. Abel Meeropol décida alors de proposer la chanson à Billie Holiday, et contacta pour cela Barney Josephson, propriétaire du Café Society ou elle se produisait alors. Bien que Meeropol ait composé d’autres chansons par la suite, notamment un grand succès pour Frank Sinatra, il resta très attaché à « Strange Fruit ». Il fut donc d’autant plus affecté lorsque Billie Holiday prétendit, dans son autobiographie, avoir écrit cette chanson avec son accompagnateur, le pianiste Sonny White.

Interprétation

Billie Holiday hésita tout d’abord à interpréter « Strange Fruit » sur scène car la chanson se démarquait de son répertoire habituel de standards et de chansons d'amour. Mais Barney Josephson la poussa à accepter la proposition de Meeropol. Daniel Mendelsohn mit au point les arrangements. Après la première interprétation par Billie Holiday du morceau au Café Society, la salle resta tout d’abord plongée dans un lourd silence puis de timides applaudissements se firent entendre, qui s’amplifièrent au fur et à mesure. Considérée jusque-là comme un chant de lutte communiste ou une complainte (souvent interprétée de façon exagérément pathétique), ce titre prit une nouvelle dimension. Un biographe de Billie Holiday fit remarquer que, dans nombre de reprises, on entendait une excellente interprétation d’un très bon morceau. Mais lorsque Billie l’entonnait, on avait l’impression d’être au pied de l’arbre. Le caractère direct et incisif de son interprétation touchait un public nettement plus large que ne l’aurait fait une approche politique ou compatissante. « Strange Fruit » devint la chanson phare du Café Society tout le temps que Billie Holiday y chanta, et par la suite elle resta l'une des chansons favorites de la diva. Billie Holiday prit l'habitude de chanter Strange Fruit en fin de programme. Elle demandait alors le silence et les lumières s'éteignaient, mis à part un spot braqué sur la chanteuse, qui gardait les yeux fermés pendant toute l’introduction. Puis elle articulait lentement les paroles, donnant à chaque mot le poids nécessaire, avant de conclure la chanson comm un cri, puis de baisser la tête avant qu'on ne fasse l'obscurité complète. Lorsque la lumière revenait, la scène était vide. Pour Billie Holiday, la chanson était soit une source de partage avec un public amical, soit un défi vis-à-vis d’un auditoire qui, selon elle, ne lui manifestait pas suffisamment de respect. Elle écrivit dans son autobiographie : « Cette chanson permettait de faire le tri entre les gens bien et les crétins ». Billie Holiday, qui ne partait que rarement en tournée dans les États du sud, y interprétait rarement « Strange Fruit » car il était clair qu’il risquait d’y avoir du grabuge. Ce fut le cas à Mobile, en Alabama, où elle fut chassée de la ville juste pour avoir essayé d’entonner le morceau.

Enregistrements

Columbia Records, avec qui Billie Holiday était sous contrat à l’époque, refusa de produire l’enregistrement de « Strange Fruit ». Comme la maison de production ne fit aucune déclaration officielle à l’époque, on ne peut que supputer les motifs de son refus. D’une part, le public blanc du Sud des États-Unis trouvait la chanson trop subversive et sa publication aurait eu des répercussions négatives sur les affaires ; d’autre part, elle représentait un véritable hiatus dans le répertoire standard de Billie Holiday, qui comportait essentiellement des chansons traditionnellement jouées dans les boîtes de nuit. Finalement, la chanteuse obtint l’accord de Commodore Records, une petite maison de disques juive de New York, pour enregistrer Strange Fruit .

Paradoxalement, bien que ce morceau fasse partie intégrante de l’histoire de la musique américaine et qu’il reste très apprécié du public, il n’est que rarement interprété. Pour nombre d’auditeurs, la chanson, et notamment son interprétation par Billie Holiday, est jugée déstabilisante, voire douloureuse à entendre. Pour un chanteur, interpréter ce morceau est une véritable gageure car la version de Billie Holiday fait date, d’où une pression énorme.

Parmi les autres interprètes célèbres de « Strange Fruit », on peut citer Josh White, Carmen McRae, Eartha Kitt, Cassandra Wilson, Nina Simone, Tori Amos, Pete Seeger, Diana Ross, Dee Dee Bridgewater, Marcus Miller (à la clarinette basse), Robert Wyatt, Jeff Buckley et Sting ; en outre, Tricky en a réalisé un remix et Lester Bowie une version instrumentale avec son groupe Brass Fantasy. Le groupe UB 40 en interpréta une version reggae dans son premier album. En 2002, Joel Katz a tourné un documentaire sur la chanson. En 2007, la chanson figure sur l'album Artificial Animals Riding On Neverland du duo français AaRON.

Répercussions

Pour le mouvement des droits civiques, « Strange Fruit », de par sa dimension symbolique, eut un effet comparable au refus de Rosa Parks de céder sa place à un Blanc dans un bus, le 1er décembre 1955. Outre We Shall Overcome et peut-être aussi The Murder of Emmett Till de Bob Dylan, aucune autre chanson n’est aussi intimement liée au combat politique des Noirs pour l’égalité. Élevée au rang de Marseillaise Noire ou qualifiée avec mépris de chanson de propagande à ses débuts, la chanson a progressivement pris une dimension apolitique, en tant que réquisitoire pour la dignité et la justice.

Le livre Blues Legacies and Black Feminism d’Angela Davis a joué un rôle important dans la manière dont Billie Holiday était perçue. Jusque-là, la chanteuse était considérée comme une « simple chanteuse de variété », autrement dit un pur vecteur de son répertoire. Or, les recherches d’Angela Davis ont révélé une femme pleine d’assurance, tout à fait consciente du contenu et de l’effet de « Strange Fruit ».

D’ailleurs, Billie Holiday la chantait de façon ciblée. Bien que cette œuvre fasse partie intégrante de son répertoire standard, elle en variait souvent l’interprétation. Pour Angela Davis, « Strange Fruit » a relancé de façon décisive la tradition de la résistance et de la protestation dans la musique et la culture noires américaines, mais aussi dans celles des autres communautés. Alors qu’en 1939, le Time Magazine qualifiait le morceau « Strange Fruit » de musique de propagande, le même magazine hissait, soixante ans plus tard, le titre au rang de chanson du 20e siècle. « Strange Fruit » a longtemps été « carmen non grata » à la radio aux États-Unis, la BBC a tout d’abord refusé de la diffuser et elle était officiellement interdite sur les ondes sud-africaines du temps de l’Apartheid.

Parallèle français

Un poème de Théodore de Banville, mis en musique et interprété par Brassens, traite du même thème de ces "étranges fruits".

Les pendus de Banville sont ceux laissés dans les arbres du verger du roi Louis (IX), après que celui-ci ait fait exécuter ses ennemis.

La comparaison des images avec le texte de Strange Fruit est parfois saisissante:

Le verger du roi Louis (IX)

Paroles: Théodore de Banville. Musique: Georges Brassens

"Sur ses larges bras étendus, La forêt où s'éveille Flore, A des chapelets de pendus Que le matin caresse et dore. Ce bois sombre, où le chêne arbore Des grappes de fruits inouïs Même chez le Turc et le Maure, C'est le verger du roi Louis.

(...)

Ces pendus, du diable entendus, Appellent des pendus encore. Tandis qu'aux cieux, d'azur tendus, Où semble luire un météore, La rosée en l'air s'évapore, Un essaim d'oiseaux réjouis Par-dessus leur tête picore. C'est le verger du roi Louis.

Prince, il est un bois que décore Un tas de pendus enfouis Dans le doux feuillage sonore. C'est le verger du toi Louis !"
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Myriam
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MessageSujet: Re: Strange Fruit de Billie Hollyday.   Strange Fruit de Billie Hollyday. Icon_minitimeMar 18 Sep - 16:15

Un douloureux rappel des souffrances qu'a endurée la communauté noires aux States... Le KKK (Ku Klux Klan) organisation suprémaciste blanche protestante américaine d'extrême-droite a largement contribué dans le chapitre des horreurs...

Voici la chanson... "Strange Fruit"

http://fr.youtube.com/watch?v=h4ZyuULy9zs

Strange Fruit de Billie Hollyday. 250px-Lynching-1889

Le « Strange Fruit » évoqué dans le morceau est le corps d’un noir pendu à un arbre
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azedine




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MessageSujet: Re: Strange Fruit de Billie Hollyday.   Strange Fruit de Billie Hollyday. Icon_minitimeVen 21 Sep - 10:55

États-Unis
Manifestation contre le racisme

manifestation à Jena

Les tensions raciales sont encore bien présentes dans le sud des États-Unis.

Jeudi, des dizaines de milliers de personnes, surtout des Noirs, se sont rassemblées dans la petite ville de Jena, dans le sud de la Louisiane, pour dénoncer ce qu'elles qualifient d'injustice envers six jeunes Noirs accusés de tentative de meurtre sur un Blanc.

Plusieurs leaders du mouvement pour les droits des Noirs aux États-Unis sont présents, dont le fils de Martin Luther King et le révérend Jesse Jackson.

Le retour de vieux fantômes

L'affaire a pris naissance il y a un an dans la petite ville de 3000 habitants, qui compte 85 % de Blancs et 12 % de Noirs. À l'été 2006, trois adolescents de race noire se sont assis sous un arbre dans la partie réservée tacitement aux Blancs d'une école secondaire.

Le lendemain, trois adolescents blancs ont attaché trois cordes de pendus à l'arbre, un geste à forte connotation symbolique pour la communauté noire puisqu'il rappelle les actes de lynchage subis par les Noirs il y a quelques décennies. La direction de l'école a indiqué qu'il s'agissait d'une farce et a suspendu les trois adolescents pour trois jours seulement.
jena

Dans les mois subséquents, plusieurs actes violents ont éclaté. Une aile de l'école a notamment été incendiée et un Noir s'est fait battre pour s'être rendu à une fête réservée aux Blancs. Un autre Blanc a aussi fait semblant de tirer sur un Noir avec un fusil. La très grande majorité des Blancs impliqués dans ces incidents n'ont pas été accusés.

L'affaire s'est aggravée en décembre 2006. Six jeunes Noirs ont alors été accusés de tentative de meurtre pour avoir légèrement blessé un camarade de classe blanc. Jusqu'à maintenant, une seul des « Six de Jena », comme on les appelle, a été jugé.

En juin dernier, Mychal Bell, 17 ans, a été reconnu coupable de coups et blessures par un jury exclusivement blanc. Il devait connaître sa peine ce jeudi, et risquait jusqu'à 22 ans de prison. Une cour d'appel a cependant annulé le jugement la semaine dernière. Elle veut que le jeune Bell, qui avait comparu devant un tribunal pour adultes, soit jugé comme un mineur.

Les organisations de défense des Noirs avaient alors dénoncé le traitement réservé aux « Six de Jena ». « Il n'y a pas d'égalité. Les Noirs reçoivent la peine la plus lourde que la loi propose, tandis que les Blancs s'en tirent avec une tape sur les doigts », a affirmé Tina Jones, la mère de l'un des jeunes accusés.

Les candidats favoris à l'investiture du Parti démocrate pour l'élection présidentielle, Hillary Clinton et Barack Obama, ont aussi dénoncé le traitement réservé aux jeunes Noirs.

Le président George W. Bush avait de son côté déclaré que « les événements en Louisiane m'ont attristé, et je comprends les émotions. »

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2007/09/20/007-Jena-racisme-manif.shtml
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Myriam
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MessageSujet: Re: Strange Fruit de Billie Hollyday.   Strange Fruit de Billie Hollyday. Icon_minitimeVen 21 Sep - 14:37

Je ne comprends pas l'inertie des enseignants : "qui ne dit mot consent". Des élèves "blancs" avaient décrétés que l'arbre en question qui offrait de l'ombre devait être interdit aux "noirs"... un manège qui durait depuis plusieurs mois. En instaurant une forme d'apartheid, ils ont contribué à ce climat délétère...

Des sanctions plus sévères auraient dues êtres prises à l'encontre de ces "petits WASP"
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MessageSujet: Re: Strange Fruit de Billie Hollyday.   Strange Fruit de Billie Hollyday. Icon_minitimeVen 21 Sep - 16:16

aux usa les quartiers sont très séparés ! c'est des mondes vivants cote à cote.

il y a des quartiers si un blanc ou un noir y rentre ben il est mort.

les usa sont à la pointe de tout même de la violence et de la connerie , ils sont fort dans tous les domaines ,les bons comme les mauvais.

le sud est très kkk et çà ne changera pas du jour au lendemain.
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MessageSujet: Re: Strange Fruit de Billie Hollyday.   Strange Fruit de Billie Hollyday. Icon_minitime

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