KHALIFA, CPA , réserves : les trois révélations de Karim Mahmoudi
Les véritables responsables de l’affaire Khalifa courent toujours et sont placés dans les hautes sphères de l’Etat
Il y a eu des forfaitures au CPA”
Il faut enquêter sur la privatisation du CPA”
Le gouvernement a placé 43 milliards de dollars dans les banques américaines
M. Karim Mahmoudi, président de la confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC) a fait certaines révélations lors de son passage à « Fatour Essabah », le forum de notre confrère El-Khabar.
Karim Mahmoudi affirme d'abord que l’affaire Khalifa, si elle n’intéresse pas les Algériens, éclaire par contre sur certains groupes d’intérêts qui ont fait et défait Abdelmoumen Khalifa pour des raisons politiques. M. Mahmoudi a qualifié les épisodes du procès, qui ont eu lieu au tribunal de Blida, de mise en scène, au détriment de certains cadres algériens qui ont vu leur réputation souillée. « Les véritables protagonistes de cette affaire sont restés dans l’ombre bien qu’ils sont à l’origine de l’ascension de Abdelmoumen Khalifa et c’est eux qui ont démantelé le groupe ». M. Mahmoudi a accusé des groupes d’intérêts au pouvoir d’avoir tiré les ficelles des événements dans le tribunal de Blida. « Ils bénéficient désormais de l’impunité ».
Le président de la CCFC estime qu’une véritable réforme des systèmes financiers et bancaire en Algérie dépend de la volonté des groupes de pression de ces secteurs, ajoutant que, actuellement, il ne s’agit que d’une modernisation du système bancaire. M. Mahmoudi a demandé qu’on enquête en profondeur dans les dossiers du Crédit Populaire d’Algérie (CPA) afin de dévoiler les forfaitures et la mauvaise gestion qui ont provoqué des pertes estimées à des milliards. D'autre part M. Mahmoudi a critiqué ce qu’il qualifie de processus ambigu de privatisation de 51% du CPA, ajoutant qu’il entrera en fin de compte dans le giron du crédit agricole français. Il rejoint en cela les points de vue développés par certains lecteurs dans ce blog.
Selon M. Mahmoudi, l'Algérie a placé ses réserves dans les banques américaines, des fonds estimés par l’institut Peterson à 43 milliards de dollars, sous forme de Bons du trésor. “C'est une erreur en l’absence d’un débat sérieux en Algérie” a-t-il dit, déclarant que ces fonds auraient pu être mieux investit dans la création de PME.
Le président de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité entrevoit davantage de banqueroutes et d’escroqueries en tout genre tant la transparence n’est pas rétablie dans ce secteur sensible. Le système financier n’en finit pas d’être éclaboussé par les affaires de détournement de fonds impliquant de hauts responsables dans le secteur bancaire et financier tant qu’un arsenal juridique clair régissant l’octroi de crédits n’est pas mis en place.
Il estime que le dénouement de la crise de la hausse des prix des produits de premières nécessités dans le marché local est une question économique liée à la manière de réguler les produits importés en inondant le marché pour faire baisser les prix, et il a ajouté que les annulations des taxes douanières et la TVA sur les pommes de terre entre le 20 août et le mois de novembre, annoncées par le ministre de la solidarité Djamel Ould Abbas, le week-end dernier, n’est que de la démagogie.
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