Dépister le cancer du col de l’utérus d’un coup d’œilUne technique simple de dépistage peut réduire l'incidence du cancer du col de l'utérus dans les pays pauvres, selon une étude réalisée en Inde où ce cancer provoque 80.000 décès par an, dont les résultats sont publiés dans la revue médicale britannique « The Lancet » à paraître samedi. Le Dr Rengaswamy Sankaranarayanan du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) à Lyon (France) et ses collègues ont procédé à un examen visuel du col de l’utérus après y avoir appliqué de l’acide acétique (vinaigre) dilué (à 3-5 %). Le tissu anormal est visible temporairement car il blanchit lorsqu’il est exposé au vinaigre.
Sur plus de 49.300 femmes de 30 à 59 ans apparemment en bonne santé invitées à se soumettre à l’examen, 31.343 (soit 64 %) ont participé à ce dépistage visuel entre 2000 et 2003. Le procédé a permis de repérer 3.088 femmes (9,9 %) qui ont été invitées à se soumettre à d’autres examens comme une biopsie.
Au final, 1.874 femmes présentaient des lésions précancéreuses et 72 % d’entre elles ont bénéficié d’un traitement. En sept ans, de janvier 2000 à fin 2006, un total de 167 cancers du col, dont 83 mortels, ont été recensés au sein de ce groupe.
L’incidence du cancer du col a été réduite de 25 % et la mortalité liée à cette maladie de 35 % par rapport aux résultats observés chez près de 31.000 autres femmes servant de « groupe de contrôle », soulignent les chercheurs. L’effet positif étant plus grand qu’escompté, ils ont dressé un bilan au bout de sept ans, au lieu de dix comme initialement prévu.
Une spécialiste londonienne, Anne Szarewski, relève dans un commentaire que les résultats de ce dépistage dépendent fortement de la formation du personnel, redoutant que des pays en développement lancent de tels programmes en négligeant la formation.
À plus long terme, les vaccins contre l’infection à papillomavirus « offriront probablement les meilleurs espoirs de prévention du cancer du col dans tous les pays », ajoute-t-elle, alors qu’un premier vaccin est déjà commercialisé à prix élevé par Sanofi Pasteur MSD et qu’un autre doit l’être prochainement par le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK).
Le cancer du col de l’utérus provoque plus de 270.000 décès par an dans le monde et quelque de 500.000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année, dont 85 % dans les pays en développement, selon le CIRC, l’agence pour le cancer de l’Organisation mondiale de la santé.
(D’après AFP)
vendredi 03 août 2007, 10:28
www.lesoir.be