Festival Arabesques : Washington prend un bain de culture arabe
Washington accueille pendant trois semaines le plus grand festival culturel arabe jamais organisé aux Etats-Unis. Plus de 800 musiciens, acteurs, danseurs et autres artistes originaires de 22 pays se produisent jusqu'au 15 mars au gigantesque Kennedy Center for the Arts, sur les bords du Potomac, dans le cadre du Festival Arabesque.
Objectif : ouvrir une fenêtre sur une partie du monde souvent identifiée au terrorisme depuis le 11 septembre 2001. «L'art est le meilleur outil à notre disposition pour changer la perception qu'ont les gens des autres pays et des autres peuples», explique Alicia Adams, l'organisatrice du festival. Avec un budget de 10 millions de dollars, le festival célèbre la tradition, avec des spectacles comme celui des derviches tourneurs d'Alep (Syrie).
Mais le contemporain a sa place, avec le ballet masculin 2k_far, du Marocain Khalid Benghrib, ou l'artiste hip-hop somalien K'naan. L’Algérie y est représentée, côté musique, par Djamel Laaroussi. Il présentera, avec son groupe multiethnique, un melting-pot de sonorités : afro, chaâbi, raï, kabyle, jazz, reggae, pop, rock, soul… Il y aura également du théâtre avec la compagnie Hammou Boutlélis d’Oran qui présentera Homme marié en vacances, un one man show écrit par Mourad Senouci et interprété par Samir Bouanani. La pièce sera jouée en arabe et sous-titrée en anglais. Côté cinéma, figure Adhen (l’appel à la prière) de Rabah Ameur-Zaïmèche (2008, 93 min).
Pour la littérature, l’auteur algérien Anouar Benmalek participera aux côtés d’autres écrivains arabes d’expression française ou anglaise à une rencontre-débat. L'un des événements les plus attendus est la pièce Alive from Palestine de la troupe Al-Kasaba, originaire de Ramallah. Le festival accorde une large place aux femmes, avec les chants berbères d'une chorale féminine de Marrakech, et avec Nawal, la première musicienne des Comores à se produire en public.
L'organisation du festival un mois tout juste après l'arrivée au pouvoir de Barack Obama est une coïncidence, selon Mme Adams. Mais «cela va donner encore plus de résonance et d'élan positif à l'événement que si nous étions encore sous l'administration Bush», reconnaît l'organisatrice du festival.
Infosoir, 25/02/09
R. C. / AFP