« Ça donne quoi un bébé algéro-chinois ? »
BONDY-TROTTER. Les Chinois ne se contentent plus de venir travailler en Afrique, ils y fondent aussi une famille avec les autochtones. De quoi faire jaser dans toute la région où se trouve Hanane !
Plus personne n'ignore le phénomène d’émigration massive de main d’œuvre chinoise vers l’Afrique. Et notamment en Algérie, où des bras chinois travaillent à la construction d’infrastructures géantes, tels qu'autoroutes, bâtiments publics et logements. Serge Michel et Michel Beuret en ont fait le sujet d'un ouvrage, La Chinafrique. Ce que l’on sait moins en revanche, c’est que certains d’entre eux ont la ferme intention de s’installer définitivement en Algérie. Dans la région du Tlemcen, à l’ouest du pays, dans un village de Nédroma (dont de nombreux Bondynois sont originaires), on ne parle que de ça !
En plein milieu des repas de famille, d’un thé ou au marché, entre grandes personnes et même entre enfants. Ce qui n’était au départ que rumeurs s’est confirmé au bout de quelques jours : un Chinois a épousé une Algérienne, dans un quartier montagneux appelé « Stor ». Ironie du sort, le président algérien Abdelaziz Bouteflika est originaire de la même région !
Ainsi, le peuple algérien et son président semblent marcher la main dans la main. Les contrats économiques passés entre l’Algérie et la Chine vont désormais de concert avec les contrats de mariage sino-algériens. Pour ce qui est des formalités d’usage, « le Chinois de Nédroma », tel que tout le monde l’appelle, s’est converti à l’islam pour pouvoir demander la main de celle qui est aujourd’hui sa femme. Et, d’après les dires des habitants locaux, celle-ci « nage dans le bonheur : elle a passé son permis de conduire et roule en 4x4 comme une princesse ! ».
Aussi, les Algériens ayant un sens de l’humour particulièrement développé, on plaisante sur les futurs enfants du couple de l’année. « Et leurs enfants ? Ils vont ressembler à quoi ? Ça donne quoi le mélange arabe/chinois ? », plaisantent les plus jeunes. Et les plus vieux de répondre sagement : « Ça donne un Algérien, mais un algérien bridé. Bridé des yeux, bien sûr, mais pas bridé au travail. En somme, un Algérien calme et travaillant jour et nuit sans relâche ! »
Hanane Kaddour
20minute, 28/08